Vous avez été nombreux.ses à nous soutenir lors de notre dernière sollicitation. Nous voulons vous remercier infiniment pour vos nombreux messages de soutien, tous plus gentils et bienveillants les uns que les autres. Cela nous donne beaucoup de force et de courage pour continuer nos missions.
Cela a déjà permis dans un premier temps d’alerter la presse, qui s’est mobilisée pour relayer notre appel et nous soutenir. Vous avez pu en découvrir certains que nous avons partagés (Tv7, France 3, France Bleu, Radio Campus), mais d’autres tout aussi importants pour nous s’en sont fait l’écho (Le Type notamment).
Hier, le journal Sud Ouest publie un article qui fait un point de la situation.
Un certain nombre d’entre vous nous ont demandé un peu plus d’explications, et nous tenons à vous répondre.
Le projet est dans les tuyaux depuis… 2011 ! Voilà plus de 10 ans, au gré des municipalités successives, que le projet est pris en main, inscrit à l’agenda de l’équipe en place, et n‘avance pas. Il était sur le point d’aboutir avant le changement de municipalité.
Et le voilà de nouveau à l’arrêt depuis 2 ans.
10 ans, ça commence à faire long.
C’est pourquoi nous voulons fédérer autour de nous toutes celles et tous ceux qui soutiennent ce projet pour témoigner à la municipalité actuelle de l’attachement des bordelais et des girondins à la Rock School Barbey.
Comme nous vous l’expliquions dans notre précédent appel, nos installations sont désormais vétustes, et exigües. Nous n’avons pas assez d’espaces pour accueillir tout le monde, et l’état des installations ainsi que les nouveaux usages nous empêchent de travailler dans de bonnes conditions aussi bien à l’accueil des personnes que des groupes et des producteurs.
Pour l’école de musique, l’idée c’est de doubler le nombre de studios de cours et de répétitions. Nous accueillons actuellement 500 élèves, et nous sommes condamnés à refuser l’accès à 500 autres par manque de place.
Ce sont les mêmes locaux qui servent à la répétition et aux cours et nous devons jongler en permanence pour ne pas pénaliser une activité au profit d’une autre. Mais aujourd’hui nous arrivons à saturation et une activité ne peut se développer sans nuire à l’autre.
Pour ce qui est de la salle de concert : c’est de créer un club de 400 places digne de ce nom, et d'ouvrir une salle de 1500 places. C’est d’ailleurs ce point qui semble coincer le plus, alors qu’il est pour nous totalement fondamental et vital. La Rock School Barbey s’est depuis toujours appuyée sur les deux piliers que sont l’école de musique et la diffusion de concerts, l’un n’allant pas sans l’autre, chacune nourrie des valeurs de l’éducation populaire.
Nous souhaitons construire un club de 400 places car l’aménagement de l’espace bar en club trouve ses limites, et ne permet plus l’accueil et le confort (acoustique, technique) des personnes et des groupes. Et nous ne voulons pas renoncer à la programmation de groupes indés et en développement, tous ces groupes (anglo-saxons notamment) qui passent chez nous en Barbey Indie Club avant de connaître une notoriété importante qui nous empêche de les faire jouer de nouveau (Mac Demarco, Courtney Barnett, Orelsan, The National, Shame, Soko, Black Midi…).
C’est pourquoi disposer d’une salle plus grande nous permettrait non seulement d’accueillir des groupes qui ne viennent plus à Bordeaux, mais aussi de suivre l’histoire qui nous lie aux groupes en continuant de les faire jouer chez nous après un premier passage découverte !
Mais aussi, et ce n’est pas anecdotique, avoir une salle plus grande qui permet d’accueillir de plus grosses productions nous permettrait d’asseoir notre autonomie financière, et de fait accentuer notre programmation de groupes découvertes, financer de nouveaux projets d’éducation populaire. Les coûts d’une salle de 700 places (jauge actuelle) et ceux d’une salle à 1500 places sont à peu près les mêmes, alors que la plus grande nous permettrait de doubler les recettes et développer l’auto-financement de l’ensemble du projet de la structure.
Enfin, une extension globale de Barbey permettrait d’accueillir d’autres acteurs culturels de la filière musique (labels, édition, luthier, RIM, etc.), et constituer un lieu de vie et d’échange, un "village Barbey" où la mixité des activités liées au secteur culturel et musical porterait une dynamique collective nouvelle à la ville.
Enfin, il n’est peut-être pas inutile de préciser que l’existence d’associations telles que la nôtre, soutenues par les pouvoirs publics constitue un rempart citoyen à l’appétit et à la prédation des grands groupes acteurs de la concentration capitalistique à l'œuvre dans le secteur des musiques actuelles.
À l’heure actuelle, seul le projet de rénovation des installations liées aux pratiques amateurs semble accepté. Alors même qu’il ne constitue qu’un des piliers de notre projet associatif, culturel et artistique.
Malgré nos sollicitations et nos relances auprès de la municipalité pour construire ensemble le projet, pour faire vivre la démocratie participative et l’intelligence collective, nous regrettons de n’avoir pas été associés à la réflexion municipale pour un projet qui concerne 40 salariés.
Nous espérons tout de même que nous serons conviés à la remise du rapport d’étude sur la pertinence économique, artistique et urbanistique du projet, étude demandée par la mairie auprès d’une agence d’ingénierie culturelle.
En attendant, continuez de partager notre appel, nous avons toujours besoin de vous !
L'ÉQUIPE DE BARBEY